St
Jacques de Compostelle
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24 mai au 9 juin 1996
E ultreïa ! E sus eia ! Deus aïa
nos !
Parmi les randonnées
à vélo, certains noms mythiques résonnent plus
particulièrement à nos oreilles: B.R.A., concentration
Vélocio, Paris Brest Paris. Pour St Jacques de Compostelle, est
ce la foi, l’histoire, la découverte d’un autre pays, le goût
de l’aventure qui nous pousse à partir?
A partir de notre propre expérience, nous voulons vous faire
partager notre fierté d’y être allés et prodiguer
quelques conseils à nos successeurs sur le grand chemin.
En France, il existe quatre routes principales pour aller à
Compostelle. Il s’agit des routes de Paris, de Vézelay, du Puy
en Velay et d’Arles. Beaucoup de pèlerins nous ont parlés
avec émotion de la traversée de l’Aubrac en partant du
Puy en Velay. Mais pour un cyclo de l’Ouest, Paris et Vézelay semblent
plus
appropriés. Vézelay qui est un site magnifique
pose le problème d’y aller, et éventuellement d’y retourner.
Paris est plus accessible, mais sa sortie au petit matin ne doit être
possible qu’aux plus courageux.
Tous ces départs sont des randonnées permanentes
FFCT.
Notre choix a été de partir de chez nous ou plutôt
du Mont St Michel, rejoint à vélo, ce qui a simplifié
les problèmes de déplacement. Notre parcours a été
le suivant: Mont St Michel, Rennes, St Florent le Viel, Coullonges
sur l’Autize, Pons, Bordeaux, Tartas, St Palais, St Jean Pied de Port,
puis continuation par la partie espagnole.
Toutes ces routes convergent vers l’Espagne pour se réunir
à Puenta la Reina après Pampelune pour former le Camino
Francès. La fréquentation des chemins passant par un maximum
en juillet, il est préférable de choisir le créneau
début juin, mi juillet pour ne pas rencontrer trop de problèmes
de gîtes et de chaleur.
En Espagne, il existe de très nombreuses possibilités
d’hébergement en gîte, en pension ainsi qu’à l’hôtel
à des prix modiques. Ce réseau d ’hébergement est
moins important en France, mais ne pose pas de réels problèmes.
De toutes façons, pour accéder à ces gîtes
de pèlerins, il faut adhérer à l’association des Amis
de St Jacques qui fournit d’une part la liste de ces hébergements,
d’autre part la carte d’accréditation à faire tamponner à
chaque étape et qui est le sésame d’accès à
ces gîtes.
La distance à parcourir est de 1500 à 1800 km suivant
le trajet choisi avec un relief significatif au niveau des Pyrénées
et surtout de la Galice, (environ 17000m de dénivelé
dont de nombreux cols). Nous nous étions fixés une durée
de voyage de 3 semaines, en nous efforçant de faire des étapes
d’environ 120 km en France et de 80 à 90 km en Espagne. Nous
avions prévu l’hébergement des 3 premiers jours, puis
après nous avons roulés au jour le jour de manière
à ne pas trop nous fixer de contraintes de trajet. Il est prudent
d’arriver tôt à St Jean Pied de Port afin de régler
les derniers problèmes avant de quitter la France et de commencer
l’escalade des Pyrénées. La poste y est très utile
pour se faire expédier un paquet en poste restante et pour réexpédier
le surplus inutile.
En Espagne, la circulation ne pose pas de problèmes particuliers,
les routes étant généralement dotées d’une
surlargeur utilisable par les vélos. Le marquage du chemin est
très bien fait, parfois même surabondant. La langue n’est
pas un obstacle infranchissable bien qu’il soit quasiment impossible
de trouver quelqu’un parlant français.
La dépense à prévoir est de l’ordre de 20
à 40 Euros/jour et par personne, mais on trouve des banques dans
le moindre village et des distributeurs dans les villes, accessibles
avec une carte bleue internationale.
Bien que nous n’ayons eu aucun problème particulier, hormis
une crevaison, il est bon d’avoir avec soi de quoi régler des
problèmes physiques ou mécaniques urgents. Il est prudent
d’avoir toujours sur soi quelque chose à manger en dépannage,
afin de remédier aux aléas de route, et surtout d’éviter
les fermetures intempestives de commerces. Il est inutile de réserver
les gîtes, mais il ne faut pas y arriver trop tard afin d’avoir
une place pour la nuit. Le confort est variable suivant les gîtes,
mais leur prix est de l’ordre de 5 à 10 Euros. Il est souvent possible
de s’y faire à manger, mais généralement un restaurant
à proximité propose un menu pour pèlerins. Le matin,
il est illusoire d’essayer de trouver une boulangerie ou un café
ouvert avant 9/10 heures, il faut donc prévoir en conséquence.
Au restaurant, le déjeuner se prend à partir de 13/14 heures
tandis que le dîner est servi après 21 heures, ce qui n’est
pas forcément idéal pour un cyclo.
Les pèlerins sur la route étant généralement
des piétons, il faut se mêler à eux avec discrétion
et ne pas en faire un exploit sportif, mais profiter pour découvrir
des lieux chargés d’histoire et rencontrer des gens.
A l’arrivée à St Jacques, ne pas oublier de passer
au bureau des pèlerins pour recevoir sa Compostella. Sur place,
il est possible de passer 3 nuits au séminaire Belvis de Ménor,
ce qui est largement suffisant pour visiter la ville et ses environs. En
profiter pour aller faire un tour en bord de mer à Muros voire au
Cabo Finisterre, en prenant le bus avec son vélo.
A l’heure du retour, la formule la plus économique pour
revenir en France, consiste à prendre le bus qui fait la liaison
St Jacques-Irun. S’y prendre dès que possible pour réserver
une place pour le vélo qui voyagera dans la soute (avec quelques
précautions). Le voyage de nuit qui suit toute la cote espagnole
est assez long, mais à Irun il ne reste plus qu’à traverser
la Bidassoa pour rejoindre la gare d’Hendaye et revenir sur son lieu
de départ avec la SNCF.
Quelques adresses utiles:
Association des Amis de St Jacques
4 square du pont de Sèvres
92100 Boulogne Billancourt
Association bretonne des Amis de St
Jacques
12 rue Georges Sand
35235 Thorigné Fouillard
Quelques documents à consulter avant le départ:
Priez pour nous à
Compostelle (Barret et Gurgand, livre de poche)
Compostelle, le grand chemin (Xavier Barral, Gallimard)
Guide du pèlerin de St Jacques (Aymery Picaud)
Cartes Michelin n°441 et 442 pour l’Espagne